Article de L'Oie Blanche publiée le 5 juin 2011
C’est le temps de planifier l’avenir agro-alimentaire du Québec - Jean Garon
J’ai eu l’occasion au cours des derniers mois de rencontrer différents groupes d’agriculteurs et de jeunes et de parler avec des gens qui ont communiqué avec moi pour parler de la situation dans le monde agricole. Ce qui m’a le plus frappé, c’est que l’avenir parait bouché pour tous et l’absence de leadership dans le monde agricole. Bref, on ne sait pas où on va et on constate que le gouvernement du Québec ne le sait pas non plus.
Pourtant, avant longtemps le Québec sera en période électorale et ce serait le temps de faire les débats qui permettront de déterminer les routes à suivre. D’abord, l’ennemi de la protection des terres agricoles c’est le gouvernement libéral lui-même qui n’a jamais eu le courage d’adopter une loi ou des mesures de protection des terres. De plus, des routes ont été faites au Québec en passant à travers les terres, même si les tracés élaborés avaient été adoptés à l’unanimité des intervenants en respectant les terres agricoles. Le gouvernement du Québec les a changés pour briser et couper les terres agricoles en écrasant les agriculteurs qui s’étaient tenus debout: c’est le cas de l’autoroute 30 au sud de Montréal, de l’autoroute de la Beauce dont le tracé antérieur avait fait consensus, du tracé du l’oléoduc d’Ultramar où on a présenté un projet de loi privé avec la complicité d’un député libéral servile pour mettre de côté la CPTAQ et la loi de protection du territoire agricole au bénéfice de la pétrolière. Il ne faut pas oublier non plus la dilapidation des terres agricoles à Ville de Laval par un grand scandale de copinage, de dézonage et de caisses électorales il y a quelques années. (Voir les articles d’André Noël dans Journal La Presse il y a quelques années.)
Le Parti libéral n’a rien fait pour protéger les terres agricoles mais il a tout fait pour remplir sa caisse électorale en mettant de côté la loi de protection des terres agricoles et la Commission de protection du territoire agricole et en y nommant trop de gens qui s’en foutaient totalement. Voilà l’oeuvre du Parti libéral depuis que la loi a été adoptée en 1978. Et trop souvent l’UPA s’est fermé les yeux ou a permis comme à Laval que le dézonage de bonnes terres agricoles se fasse au détriment de la protection des terres agricoles.
Depuis 1978, année de l’adoption de la loi, il s’est écoulé 33 années avec toutes les mesures de corrections et tous les ajustements qui ont été apportés à la zone agricole. Lorsque la loi a été adoptée, on se disait qu’après quelques années d’application et d’ajustements il y aurait de moins en moins de dézonage et que la zone agricole serait de plus en plus une zone permanente. Ce n’est pas l’esprit des rapports Pronovost, St-Pierre et encore moins Ouimet.
Il faut être sérieux dans la protection des terres agricoles. Une terre est bonne ou n’est pas bonne pour l’agriculture. Et notre territoire agricole est si restreint (moins de 2% de tout le territoire du Québec) qu’il faut le protéger entièrement. On doit cesser de considérer le territoire agricole du Québec comme une zone à développement différé en attente de développement résidentiel ou d’un autre centre d’achats. Et quand on saura que le territoire est bon pour l’agriculture et qu’il est protégé définitivement pour l’agriculture, il faudra l’utiliser et le mettre en valeur rapidement pour le développement de l’agriculture.
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